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L’année 2024 est l’occasion de célébrer le bicentenaire de la naissance d’Alfred Dauvergne, architecte départemental qui œuvra avec ses deux fils Henry et Louis dans la quasi-totalité du département de l’Indre, s’investissant dans des projets tant publics que privés, de l’église Saint-André de Châteauroux au château de Lancosme à Vendoeuvres, en passant par la sous-préfecture du Blanc et le palais de justice de La Châtre.
Dans l'Indre, 1 300 bâtiments portent la signature des Dauvergne.
Les Archives départementales conservent un riche fonds d’archives provenant de ces architectes, qui a été étudié par Olivier Prisset, docteur en histoire contemporaine, auteur d’une thèse sur Alfred, Henry et Louis Dauvergne. Ainsi cette "année Dauvergne" constitue un cadre propice pour présenter l’ampleur du patrimoine architectural légué par cette famille aux Indriens. Au fil des expositions et conférences, nous serons invités à redécouvrir les bouleversements économiques de la société berrichonne à l’heure de la révolution industrielle, réinterroger l’évidence d’institutions et de notions désormais quotidiennes, cerner le maillage du territoire par les institutions publiques à la croisée des initiatives locales et des dynamiques nationales, et enfin réfléchir sur la place que notre société peut réserver à ce pan de l’histoire architecturale et sociale aujourd’hui.
Au cours de l'année 2024-2025, cinq expositions dont le commissariat a été confié à Olivier Prisset auront lieu dans différentes institutions culturelles de l'Indre :
Retrouvez le programme en détails sur le site des Archives départementales de l'Indre.
Dauvergne, façade d'un palais de justice, s.d. (24 J non coté) © CD36
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Agence Dauvergne, "Manufacture de draps du Château du Parc à Châteauroux (Indre) appartenant à MM. Balsan et fils", vue perspective (côté nord), ca. 1867, encres et lavis sur papier vergé, ca. 70 x 122 cm (Fi, plans 701972) ©DR
Dauvergne, façade d'une imprimerie, s.d. (24 J non coté) ©DR
Clocher de l'abbaye de Déols extrait de Louis Alexandre de la Tremblais, Pierre-Arthur de la Villegille (et al.), Les esquisses pittoresques de l’Indre, Châteauroux, Migné, 1854 ©DR
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Alfred, Henry et Louis
Alfred Dauvergne (Challans (Vendée), 15 août 1824 - Le Pêchereau, 13 avril 1885) est le fils de Nicolas Louis Dauvergne, receveur à cheval des contributions indirectes. Bien que cette profession amène la famille à déménager régulièrement, le berceau familial demeure la Touraine. Léontine Bourdesol, qui épouse Alfred en 1846, est elle-même originaire de Loches ; son père deviendra maire d’Argenton-sur-Creuse sous le Second Empire.
Titulaire du Baccalauréat de Lettres en 1843, Alfred entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1847, où il obtient de très bons résultats, et intègre l'atelier d'Abel Blouet. Soutenu par les édiles locaux grâce à son réseau familial, Alfred Dauvergne profite d’un contexte économique et social favorable en ce milieu de siècle pour accéder à la charge d’architecte départemental de l’Indre : la tendance est alors à l’augmentation de la commande architecturale publique afin de soutenir l’emploi de la main d’œuvre et l’activité locale. Dès 1851, le préfet Jules Chevillard nomme Alfred Dauvergne architecte départemental et lui confie la construction d’un nouveau palais de justice à Châteauroux. Il le restera jusqu’en 1884, date à laquelle il se retire dans sa ferme des Thibauds au Pêchereau. Architecte prolifique, Alfred Dauvergne s'illustra dans l'architecture civile comme religieuse, publique et privée. En 1866, il est nommé architecte de la ville de Châteauroux, et il reçoit dix ans plus tard la médaille de chevalier de la Légion d'honneur (décret du 14 août 1876). Alfred Dauvergne réalise en tout plus de 340 constructions d'intérêt public avant son départ à la retraite : la manufacture de tabacs de Châteauroux en 1859-1860, en collaboration avec l’ingénieur Eugène Rolland ; la manufacture Balsan en 1862-1867 ; les palais de justice de Châteauroux en 1851, Issoudun en 1853-1862, La Châtre en 1855-1861 et Le Blanc en 1868-1883, la caserne d'infanterie de Châteauroux en 1873-1875, la maison d’arrêt au Blanc en 1866-1869, les églises Saint-André en 1876 [son œuvre principale, où un monument lui a été érigé à la suite d'une souscription] et Notre-Dame à Châteauroux en 1877-1892, les sous-préfectures d’Issoudun en 1865-1871 et de La Châtre en 1865-1883 ; 71 écoles et agrandissements de nombreuses autres ; des mairies ; 21 églises paroissiales et 5 chapelles de pèlerinage dans l'Indre, les châteaux de Laborde à Varennes-sur-Fouzon en 1860-1865, Lancosme à Vendœuvres en 1881-1884, et Puy-d'Auzon à Cluis en 1875-1880 ; les restaurations des châteaux de Bouges, Lys-Saint-Georges, Saint-Chartier, Villegongis ; il fut par ailleurs l'architecte attitré des domaines de Valençay et de Villedieu, ainsi que de la famille Balsan à Velles.
Henry Dauvergne (Argenton-sur-Creuse, 3 juin 1848 - Châteauroux, 4 juin 1917) est le second fils d’Alfred, l’aîné étant décédé en bas âge. Il marche dans les pas de son père et entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1871, d’où il ressort diplômé cinq ans plus tard après des études dans l'atelier d'Emile Vaudremer. Il intègre aussitôt l’agence paternelle avant d’être nommé, huit ans plus tard, architecte départemental (il le sera jusqu'à sa mort). Henry Dauvergne a à son actif la construction de 32 écoles et l'agrandissement de nombreuses autres, celle de mairies, de 9 églises paroissiales dans le département de l’Indre et l'agrandissement de nombreuses autres. Il fut l'architecte attitré des domaines de Valençay et de Villedieu, ainsi que de la famille Balsan à Velles. On lui doit la construction des châteaux de Greuille à Sassierges-Saint-Germain en 1899-1903, et de Chandaire à Arthon en 1891-1896, de même que la restauration des châteaux d’Azay-le-Ferron et de Bouges, et la reconstruction de l’église Saint-Germain de La Châtre après l'effondrement de son clocher en 1894-1911.
Louis Dauvergne (Châteauroux, 20 juillet 1854 - Saint-Marcel, 25 août 1937) est le cadet de la famille. Titulaire d’un Baccalauréat de Lettres en 1871 et de Droit en 1877, il entre lui aussi à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris la même année et étudie dans l'atelier Vaudremer. Il n’achève cependant pas ses études artistiques et intègre en 1879 l’agence du grand architecte parisien Edmond Morin, auquel il succédera six ans plus tard. Il obtient le 1er Prix aux concours pour la mairie de Maisons-Laffitte en 1887, pour l'orphelinat Quenessan à Neuilly en 1886-1888, pour le pavillon du Brésil à l'Exposition universelle de Paris en 1889 et pour la préfecture de Troyes. Il achève l'église Saint-Pierre de Neuilly (Hauts-de-Seine) en 1885-1890 commencée par son père en 1883 et construit de nombreux hôtels, villas, immeubles, maisons de rapport et châteaux, notamment le château de Dangu (Eure), reconstruit avec les pierres du château de Montretout à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) entre 1896 et 1898.