Patrimoine

Gérard Coulon & Nicolas Bost

Gérard Coulon, archéologue, historien, écrivain et Nicolas Bost, géologue, font part de leur fascination pour l'archéologie et la géologie.

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Archéologue

"Aujourd’hui, quand je me promène dans l’Indre, j’aime reconnaître des sites archéologiques que j’ai étudiés et renforcer ma passion pour un territoire avec un passé qu’on ne voit plus mais que nous pouvons imaginer".

Archéologue spécialisé dans la période gallo-romaine et conservateur du musée d’Argentomagus de 1990 à 1999, Gérard Coulon a fait partie de ceux qui ont découvert un autel présentant deux dieux gallo-romains sur le site d’Argentomagus. "Sur le moment nous ne comprenions pas ce qu’il nous arrivait, en général, ces statues n’avaient plus de tête, là, nous nous trouvions face à deux sculptures complètes qui allaient faire parler du site partout en France. Ça a été la plus grande découverte de ma vie".

Pour Gérard Coulon, un archéologue, c’est comme un enquêteur. "On commence par déterminer le site, le quadriller comme un jeu de dames. Après cela, nous épluchons la terre comme on le ferait pour un oignon afin de la faire parler et découvrir des objets ou indices nous permettant de comprendre le lieu et son histoire. Le lien qui unit l’archéologue et le géologue est très important. Les géologues nous permettent d’en apprendre beaucoup sur le lieu d’habitation de nos ancêtres, leurs constructions, les sculptures. Autant d'éléments qui, grâce à une analyse géologique, nous apprennent beaucoup sur un site et sa réalisation".

Depuis plusieurs années, l’archéologue se concentre sur la transmission de son savoir. "Je ne veux pas perdre de temps et je m’efforce de transmettre ce que j’ai appris en plus de quarante ans. Une connaissance qui n’est pas partagée n’existe pas, alors j’anime régulièrement des conférences historiques et j’écris des ouvrages à destination des plus jeunes pour vulgariser mes connaissances, les rendre accessibles et impulser de nouvelles recherches et de l’intérêt pour cette période historique".

J’ai beaucoup aimé le livre de Nicolas Bost “Curiosités géologiques de l’Indre”. Il sélectionne 20 sites extraordinaires et remarquables de la géologie de l’Indre. Cela permet d’expliquer nos paysages en invitant à la promenade. Ces excursions géologiques nous permettent de parfaire notre connaissance de lieux que nous aimons.

Géologue

En 2021, Nicolas Bost publiait son ouvrage "Curiosités géologiques de l’Indre". "Mon père, qui a longtemps été maire de Sacierges-Saint-Martin, m'avait incité à écrire sur la géologie de l’Indre. Même si je n’étais pas sûr de pouvoir trouver assez d’informations pour réaliser un livre, au fil des recherches, j’ai redécouvert ce territoire à travers sa géologie. J’ai compilé une vingtaine de sites géologiques remarquables, dont la résurgence de la Théols, pour proposer aux lecteurs une visite géologique de l’Indre à travers ses millions d'années d’histoire."

Pour Nicolas Bost, il existe deux types de géologues ; ceux inscrits dans l’imaginaire collectif, qui s'intéressent aux volcans, aux séismes, aux planètes et d’autres, moins connus, portés sur la recherche de ressources minérales utilisées pour de nombreuses constructions et confections. Au cours de ses années de recherche, Nicolas Bost a participé à l’étude de roches analogues à celles de Mars, afin d’élaborer des instruments scientifiques prévus pour être embarqués durant la mission Exo Mars. "C’était une expérience incroyable. Du fait du peu de roches que nous avions de la planète Mars, j’ai dû chercher des roches similaires afin d’en apprendre davantage sur ce milieu avec l’objectif de calibrer tous les instruments qui serviront aux recherches de traces de vie fossiles de cette planète."

"Le lien qui unit les géologues et les archéologues est étroit. Ce sont des disciplines très proches : elles s'intéressent à notre histoire récente ou plus lointaine et sont basées sur l’observation et l’analyse des sols et des sous-sols. Si je n’avais pas été géologue, j’aurais aimé me spécialiser dans l’archéologie minière. J'ai toujours été impressionné par les très anciennes exploitations d’or dans lesquelles des personnes, avec peu de matériel, pouvaient creuser des galeries de plusieurs dizaines de mètres pour en extraire le minerai puis le raffiner pour fabriquer des objets variés. C’est incroyable, d’autant plus que ces principes sont toujours d’actualité dans nos exploitations modernes."

J’ai de nombreux souvenirs d’enfance et d’adolescence lors de conférences animées par Gérard Coulon. Il m’a inspiré via son métier et sa passion. Je le remercie de continuer à transmettre son savoir-faire et sa passion. C’est un point qui nous rassemble, et un jour nous ferons peut-être "archéologie et géologie de l’Indre" ensemble !