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Diplômée de l’École Nationale d’Architecture de Paris, Catherine Cesari Vaneph, accompagnée de son mari, s’est installée à Gargilesse il y a une trentaine d’années pour y ouvrir un cabinet d’architecture. Bien que sa vie professionnelle ait été riche et accomplie, le véritable rêve de Catherine se trouvait ailleurs. "Depuis mon enfance, la peinture ne m’a jamais quittée. J’achetais des toiles que je conservais chez moi, convaincue qu’un jour cet amoncellement de supports vierges prendrait tout son sens."
Après de nombreuses expériences de vie, voyages, découvertes et autant de chocs visuels marquants, le moment était venu pour la peintre en devenir de se lancer. "En rentrant d’une excursion à la mer, une envie presque compulsive m’a poussée à agir. Mon mari et mon fils étaient surpris de me voir sortir tout le matériel accumulé au fil des années pour enfin me consacrer à ma passion de jeunesse. Ma première toile représentait une vague. Ensuite, j’ai peint de grandes fleurs, des personnages inspirés de ma vie en Martinique, avant d’évoluer progressivement vers un style plus abstrait, celui que je pratique aujourd’hui."
"Lorsque je peins, je laisse mon instinct s’exprimer pleinement. Vivre à Gargilesse, au cœur de la Vallée des peintres, offre un cadre idéal pour la création. Il est parfois difficile de mettre des mots sur une peinture, tant il y a une dimension presque mystique que je ne saurais expliquer. Souvent, une idée d’association de couleurs émerge et se concrétise en une série de grandes toiles. J’aime particulièrement travailler sur des formats imposants. Me tenir debout face à une toile vierge, c’est dans ces instants que je me sens véritablement à ma place."
En 2023, la peintre a atteint un tournant décisif grâce à son exposition à la Fondation Taylor à Paris. "Déposer ma candidature était déjà une étape clé dans ma carrière. Être sélectionnée trois mois plus tard a marqué une véritable consécration." Pour faire suite à cette belle expérience, Catherine prévoit d’exposer en 2025 au Grand Palais et à Maisse.
Avec Didier Fauguet, nous partageons un lien privilégié en tant qu'artistes du Boischaut Sud. Sa réputation dans l’art de la sculpture n’est plus à faire, et je me suis promis de visiter son atelier l’été prochain. Ce sera l’occasion de découvrir son univers créatif, et pourquoi pas, de l’inviter ensuite à explorer le mien à Gargilesse.
Depuis son plus jeune âge, Didier Fauguet entretient une passion profonde pour la pierre. "Je me souviens, enfant, je ramassais des cailloux que je glissais dans mes poches. Je ne savais pas encore ce que j’en ferais, mais j’avais le besoin de les garder près de moi." Cette fascination naturelle s’est rapidement transformée en vocation. Après une formation en sculpture et l’obtention, à seulement 27 ans, du prestigieux titre de Meilleur Ouvrier de France en 1989, Didier a fondé son entreprise, L’Art de la Pierre. Basée à Saint-Plantaire, commune connue pour sa cinquantaine de sculptures, l’entreprise est spécialisée dans la restauration et dans la création d’œuvres sculptées. Elle intervient principalement sur des édifices historiques tels que des églises et des châteaux, tout en répondant aux projets uniques de particuliers.
Grâce à sa maîtrise de la taille de pierre et de la sculpture, le sculpteur de Saint-Plantaire parvient à marier deux disciplines complémentaires au service de son art. "La taille de pierre et la sculpture sont deux techniques très différentes, la première repose sur une approche géométrique et mathématique, permettant de tailler des pierres avec une grande précision pour la construction ou la restauration d’édifices. En revanche, la sculpture fait appel à l’instinct et à la créativité, nos idées artistiques devenant le fil conducteur du projet. J’ai la chance de maîtriser ces deux compétences. Par exemple, lors de la création d’une sculpture, je commence souvent par un dégrossissage grâce aux techniques de la taille de pierre, avant de peaufiner l’ouvrage avec les gestes propres à la sculpture."
Didier Fauguet a mis son savoir-faire au service du département lors du passage de la flamme olympique, en créant les deux sculptures qui ornent chaque extrémité du pont himalayen de Cuzion-Baraize. "C’était un immense honneur de réaliser ces œuvres, qui, bien qu’apparentées, ne sont pas totalement identiques si l’on y prête attention. Chaque détail reflète une touche de liberté artistique. La sculpture occupe une place essentielle dans notre territoire, comme une peinture que l’on contemple, elle invite chacun à l’apprécier à sa manière. Il est important que ce savoir ne se perde pas, c’est pour cela que j’accueille fréquemment des jeunes collégiens ou des personnes en formation pour découvrir ma passion et susciter en eux une vocation."
Je suis ravi de partager ce portrait avec Catherine, que je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer, mais à qui j’ouvre volontiers les portes de mon atelier pour une visite. J’aimerais également découvrir son art. Je pense qu’une collaboration mêlant sculpture et peinture pourrait être envisagée à l’avenir. Ces deux disciplines sont complémentaires et peuvent s’unir pour explorer un nouveau prisme artistique.