Laura Beau & Sylvie Caux

L'ornithologie en Brenne

« Chaque jour, on se dit qu’on peut faire une nouvelle découverte avec une espèce qui n’était pas recensée dans  la réserve. C’est vraiment ce qui nous fait vibrer ». Après un parcours scolaire professionnel, un BTS dans la gestion  et la protection de la nature puis une licence pro et un master, Laura Beau arrive à la réserve de Chérine en 2008.

Créée en 1985, la Réserve Naturelle Nationale fait partie des milieux les plus protégés. Faisant 394 hectares en 2023, la réserve s’est étendue au fil des années pour agrandir la zone de protection et intégrer peu à peu une multitude d’espèces permettant d’avoir un panel important de la biodiversité présente en Brenne.

« Je connaissais déjà bien cette réserve. Étant originaire de la Brenne et ayant grandi dans une ferme, j’ai toujours eu une passion pour la nature, les animaux et plus particulièrement l’ornithologie. Souvent, quand les naturalistes découvrent un nouvel environnement, ils commencent par le listing des oiseaux présents. C’est tellement passionnant car accessible en un coup d’œil, il suffit de prendre ses jumelles, de scanner l’étang pour s’émerveiller des espèces présentes ».

« Les mois de mai et juin sont formidables pour observer la biodiversité de la réserve avec les différentes migrations animales, les parades nuptiales et un foisonnement floral. Malheureusement, depuis plusieurs années, nous sommes confrontés à la dégradation des milieux à cause du changement climatique causant des phénomènes d’orages et de sécheresses exceptionnelles et l’arrivée d’espèces exotiques qui sont une catastrophe écologique provoquant une dégradation du milieu ».

Sylvie Caux est spécialisée dans la botanique, un domaine également important pour notre biodiversité. J’espère que son constat n’est pas aussi alarmant que le mien et surtout qu’elle fait de belles découvertes à travers le département sur des espèces florales encore non répertoriées.

Chargée de mission biodiversité

« La sensibilité à la nature a été un cadeau que j’ai reçu à la naissance ». Depuis onze ans au sein de l’association Indre Nature, Sylvie Caux, chargée de mission biodiversité n’en fini pas de s’engager pour la protection environnementale. « Je me suis passionné durant mes études pour la richesse de la botanique et sa capacité d’être marqueur d’un environnement ». Créé en 1988, Indre Nature est une association de protection de l’environnement dont les piliers sont la protection de l’environnement, des milieux, de la faune et de la flore.

« L’Indre est un département fantastique avec une biodiversité très intéressante et des milieux d’exceptions. Pour avoir travaillé dans plusieurs départements, je suis émerveillée par la richesse de nos paysages et la diversité biologique qui s’y développe ». Depuis plusieurs années, Indre Nature développe une base de données (OBS Indre) gratuite, à disposition de tous et participative pour inventorier les espèces de l’Indre et leur répartition géographique. « Cet outil est formidable car il nous permet de collaborer avec les collectivités sur certains projets, de remonter les données au muséum national de Paris et surtout d’ouvrir une porte vers le grand public et la connaissance de son territoire ».

Cependant, cette richesse est fragile pour Sylvie Caux. « On ressent un basculement depuis plusieurs années avec des inquiétudes liées au réchauffement climatique. En tant que naturaliste, nous constatons des éléments préoccupants tels que l’avancée de la date de ponte chez certaines espèces ou des périodes de floraisons bousculées. Encore plus que ce constat, certaines espèces sont en danger et dépérissent. La solution se trouve dans un effort collectif où chacun fera les gestes nécessaires pour agir globalement ».

Je connais bien Laura et son travail. J’aime son enthousiasme à œuvrer sur les thématiques qui la passionnent et je lui souhaite de continuer dans ce sens car elle contribue à faire changer les choses. Nous avons besoin de personnes investies et motivées comme Laura.